Le gouvernement réinstaure dans tous les secteurs d’activité l’enveloppe exceptionnelle de 1 000 euros, net d’impôt et exonérés de cotisations. Après un an de crise sanitaire et d’incertitudes liées aux effets économiques de l’épidémie, le coup de pouce promis par l’Etat aux salariés passera par le retour d’une formule déjà expérimentée au plus fort du mouvement des gilets jaunes en 2018 et 2019 : possibilité va de nouveau être offerte aux entreprises de verser, comme à l’époque, une prime jusqu’à 1000 euros à leurs personnels, a annoncé lundi soir le premier ministre Jean Castex à l’issue d’une conférence de dialogue social organisée avec les partenaires sociaux. Le dispositif n’a rien de contraignant puisque le choix d’y recourir ou non est laissé à la discrétion des employeurs. Il est en revanche incitatif : les sommes débloquées sont nettes, au sens où elles sont exonérées de cotisations sociales et patronales, et qu’elles ne sont pas comptabilisées dans le calcul de l’impôt sur le revenu. Fin de la prime à l’embauche Comme il y a deux ans, tous les salariés sont potentiellement concernés par cette prime, quel que soit le secteur d’activité où ils exercent, alors que le projet de relance initial proposé par l’Etat visait à limiter le périmètre de la récompense aux travailleurs modestes dits de « deuxième ligne » qui sont restés au front durant la première phase de l’épidémie et ont fait tourner la machine économique, à savoir les personnels de caisse dans les supermarchés, les routiers et les livreurs, les prestataires du nettoyage, les ouvriers du bâtiment. Les 1 000 euros pourront même être portés à 2 000 euros dans les entreprises et pour les branches qui auront soit conclu un accord d’intéressement avant la fin 2021, soit ouvert une négociation sur la valorisation des métiers de la deuxième ligne, lesquels devront être les bénéficiaires privilégiés » a précisé le premier ministreC’est l’une des différences de cette nouvelle mouture par rapport à la précédente : l’Etat souhaite négocier avec les partenaires sociaux pour concentrer l’effort sur les bas salaires. Pour appel, la première version de la prime Macron avait été ouverte aux rémunérations jusqu’à trois fois le smic et 5,5 millions de français l’avait touchée en 2019. Le Mouvement des entreprises de France (Medef) soutient la mesure à demi-mots mais pointe un risque de « désillusions » chez les salariés, en raison des difficulté que leurs employeurs « pourraient avoir à verser cette prime, après une année qui fut, pour beaucoup d’entre eux, l’une des pires qu’ils n’aient jamais vécu ». La conférence sociale a aussi été l’occasion pour Jean Castex de programmer la fin de la prime à l’embauche (1000 euros par trimestre sur l’emploi des jeunes de moins de 26 ans). Cette aide, qui aurait permis recruter 1,3 million de jeunes entre aout 2020 et janvier 2021, sera recentré après le 31 mai sur les salaires inférieurs à 1,6 smic.

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Sous la pression des organisations patronales et de certains acteurs économiques qui subissent de plein fouet les effets du télétravail sur leur niveau d’activité, l’Etat assouplit les conditions d’accueil des salariés. Masque, gel, distanciation : c’est, depuis le déconfinement très « progressif » du 11 mai, le triangle équilatéral qui prévaut dans les entreprises et y impose un cadre rigide peu compatible avec les acquis du « monde d’avant » cher aux employeurs. Beaucoup d’entre eux (mais pas tous) ont vécu ce protocole comme une contrainte – financière d’abord – et un étau trop serré pour leur permettre d’accueillir la totalité de leurs effectifs (et donc d’en maintenir une partie en télétravail, une formule conseillée par le gouvernement afin d’éviter une sur-fréquentation des transports en commun). Au plus fort de la crise sanitaire, une enquête dite « Acemo » (Activité et conditions d’emploi de la main-d’œuvre) avait permis de sonder les ressentis dans les entreprises qui accueillaient alors dans leurs murs la moitié de leurs salariés : les dirigeants interrogés voyaient dans les mesures à mettre en place pour garantir la sécurité de leurs collaborateurs un « obstacle » à une véritable reprise, en ce qu’elles « limitent la productivité et/ou augmentent les coûts de fonctionnement ». Les structures déploraient notamment «« la disponibilité limitée de certains salariés et les frein occasionnés par la distanciation physique dans l’organisation globale de l’activité ». Ces doléances, relayées au niveau national par les principales organisations patronales (Medef, CPME), ont fini par résonner aux oreilles des pouvoir publics, plus enclins et réceptifs qu’il y a un mois à des assouplissements alors que la situation épidémique paraît « sous contrôle ». Un amendement va très prochainement adoucir le dispositif réglementaire fixé par le décret du 1er juin qui formalisait les conduites à tenir dans les bureaux, les commerces, les structures industrielles au stade n°2 du déconfinement : Le télétravail, jusqu’ici préconisé par l’Etat auprès des entreprises qui en avaient la possibilité, ne deviendra plus l’alternative prioritaire (le retour des salariés sur site est aussi réclamé par les restaurants urbains qui cherchent à récupérer leur clientèle professionnelle). La fin des 4 m² entre collègues Mais pour faire sauter cette consigne, il fallait déverrouiller le cadre qui, de fait, limite encore aujourd’hui la capacité d’accueil des salariés en milieu « fermé » : la fameuse règle des 4m² nécessaires entre chaque personne, devrait disparaitre au profit d’une mesure de distanciation plus raisonnable, réduite à « un mètre ». Soit un quasi retour à la normale, du moins dans les structures de service qui fonctionnent avec des bureaux. Le port du masque restera toutefois de rigueur, si les nouvelles normes en matière de distanciation physiques ne sont pas tenables en raison de la nature de l’activité ou de l’exiguité des locaux. Idem pour le gel hyro-alcoolique dont la mise à disposition devra être poursuivie afin d’offrir à l’ensemble des personnels de se laver les mains de façon régulière. Les plans de circulation devront aussi être maintenus afin de

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