Règlements de comptes anti-Lepaon à la CGT ?

Un document révélant le montant de la facture des travaux de rénovation engagés, au frais du syndicat, dans l’appartement de fonction du secrétaire général de la CGT, a fuité jusque dans les colonnes du Canard Enchaîné.

Encore une facture qui fait tache. Cette fois, c’est la CGT qui est éclaboussé, et plus personnellement son secrétaire général Thierry Lepaon, successeur de  Bernard Thibault en 2013. Un article publié ce matin par Le Canard Enchaîné, confirme que le leader syndical, originaire de Normandie, a emménagé voici quelques mois dans un logement de fonction (120 m²) situé dans le Val de Marne, en bordure du bois de Vincennes, tout près du siège cégétiste. D’après le journal, cette location « en mauvais état » aurait nécessité des travaux de rénovation financés par la CGT. Rien d’illégal, mais c’est le montant de la facture qui passe mal et trahit l’image populaire que la confédération vend au public : 130 000 euros au total, dont 24 000 pour refaire la plomberie, 18 000 pour mettre à niveau le système électrique, 11 000 pour poser un parquet flottant, 15 000 pour les peintures, et 37 600 euros pour des éléments de décoration et l’achat d’équipements électroménagers non prévus au départ. Selon Le Canard Enchaîné, le premier devis, qui prévoyait l’installation d’un home cinéma et l’aménagement d’une cave à vin, s’élevait à 150 000 euros, deux projets auxquels Lepaon a préféré renoncer.

Difficile pour le trésorier du syndicat Eric Lafont d’éteindre ce début d’incendie médiatique : tout juste a-t-il démenti les rumeurs faisant référence au home cinéma et à la cave-à-vin qui ne figuraient, selon lui, sur  « aucun des cinq devis demandés par le syndicat », et annoncé qu’une « enquête interne a été lancée » dans les instances de la CGT. Sous-entendant un règlement de compte visant Thierry Lepaon, de plus en plus contesté par certains des cadres de l’organisation, Eric Lafont juge « probable » que le document parvenu aux journalistes du Canard Enchaîné « a été dérobé à l’intérieur de (nos) services ».

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