Zéro pointé pour le SMIC en janvier ?

La baisse des prix en novembre pourrait conduire le gouvernement à décréter une revalorisation quasi-nulle du salaire minimum au 1er janvier 2013.

En attendant la mise en place de nouvelles règles de fixation du SMIC, promises par François Hollande, la revalorisation mécanique du 1er janvier devrait être très faible, pour ne pas dire nulle ou presque, compte tenu de l’évolution des prix en novembre sur laquelle le salaire minimum est indexé.

SMIC : Coup de pouce, pas de coup pouce ?

Pour faire clair, le taux de revalorisation du SMIC est, comme le taux d’intérêt du Livret A, calculé en fonction du niveau de l’inflation. Or celle-ci est en recul en novembre (-0,2%) par rapport au mois précédent. Ce résultat confirme une tendance globale sensible depuis l’été : sur un an, les prix sont orientés à la baisse (-1,4%).

Dans les faits, c’est plutôt une bonne nouvelle pour le pouvoir d’achat, d’autant que ce reflux général illustre une baisse (relative) des tarifs de l’énergie, notamment des produits pétroliers. Mais les salariés rémunérés au niveau du SMIC risquent, en vertu de ces paramètres très techniques, d’être déçus par la faible revalorisation légale de leur salaire au 1er janvier 2013, à moins que le gouvernement ne décide, comme en juillet dernier, de l’assortir d’un coup de pouce substantiel.

L’évolution du pouvoir d’achat du SHBO (Salaire horaire de base ouvrier) entre également en ligne de compte dans la fixation du salaire minimum.

Indexer le SMIC sur la croissance ?

Mais ce mode de calcul, très compliqué il faut bien le dire, et souvent éloigné du ressenti des français, est peut-être en fin de vie: on se souvient que François Hollande avait promis durant sa campagne un changement des règles de fixation du SMIC en y intégrant une part de croissance qui s’ajouterait à celle des prix. Il est en revanche peu probable que cette réforme, peu opportune en raison du très faible niveau de croissance en France (- de 1%), figure dans les priorités gouvernementales.

« Chaque fois que la croissance est de 1 point, l’augmentation du SMIC pourrait être de moitié, 0,5. Voilà qui éviterait les questions de savoir s’il faut donner un coup de pouce ou non», avait expliqué François Hollande pendant la campagne, précisant que ce système ne fonctionnerait qu’à la hausse et serait donc sans conséquences négatives sur le SMIC en période de récession.