Vers une reconnaissance du droit à la déconnexion ?

Dans son projet de réforme du Code du Travail, la ministre Myriam El Khomri pourrait inclure une disposition garantissant aux salariés un droit minimal « à la déconnexion ».

Le sujet est dans l’air depuis que le DRH d’Orange Bruno Mettling a, dans un rapport destiné à mesurer l’impact des nouvelles technologies au travail, préconisé une prise en considération législative d’un droit à la déconnexion, pour les cadres et salariés soumis au diktat des objets connectés.

Selon ce haut responsable, cette précaution « doit se généraliser par négociation d’entreprise » et être complétée  par « un devoir de déconnexion dont le respect incombe à tout un chacun mais aussi à l’entreprise ». Bruno Mettling ajoute qu’il revient aux patrons de « former leurs salariés au bon usage des outils digitaux ».
Jean-Luc Molins, secrétaire national de la CGT des cadres, l’Ugict, ne dit pas autre chose que le DRH d’Orange en plaidant en faveur d’une « loi organique » qui servirait de cadre juridique « à des accords d’entreprise ».

Risque d’accident vasculaire cérébral

Reprenant des informations publiée par la revue médicale The Lancet, il souligne que « trois cadres sur quatre utilisent les NTIC (nouvelles technologies de l’information et de la communication) en dehors de leur temps de travail et 30% ne se déconnectent jamais ». Une situation d’autant plus préoccupante que, selon l’étude du magazine britannique, « le risque d’AVC augmente de 10% en cas de plus de 40 heures de travail hebdomadaire et de 27% à partir de 49 heures ».

Selon l’Apec, ces nouvelles technologies présentent ont aussi un revers positif qui contribue, en milieu professionnel, à améliorer le confort de travail : dans une étude réalisée en 2014, elle soutient que « 76 % des cadres travaillant en France estiment qu’être connecté à leur entreprise en dehors de leur temps de travail leur facilite l’accès aux informations, 72 % considèrent que cela améliore leur réactivité, mais également leur charge de travail ».

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