Emploi et Contrat de génération : chronique d’un flop annoncé ?

Selon l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), le futur contrat de génération imaginé par François Hollande pour faciliter l’embauche des jeunes et maintenir les seniors dans l’entreprise, n’aurait finalement qu’un impact limité sur l’emploi, au même titre d’ailleurs qu’un certain nombre de mesures envisagées par le nouveau gouvernement.

C’est l’un des projets phares de la mandature de François Hollande : la mise en place du contrat de génération dans les entreprises à partir de 2013. Ce nouveau dispositif doit, à travers d’un système d’exonérations sociales, faciliter l’embauche de jeunes et maintenir parallèlement davantage de seniors dans l’emploi.

Contrat de génération : effet limité ?

On se souvient que, pendant la campagne des primaires socialistes, Martine Aubry, candidate à la candidature face à François Hollande avait pointé les risques d’effet d’aubaine du contrat de génération au détriment de l’emploi que le dispositif est censé favoriser.

Elle n’avait peut-être pas tout à fait tort. C’est en tout cas ce que semble indiquer un rapport l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Ce document tente de décrypter les effets des mesures Hollande sur la dynamique d’embauches.

Selon l’OFCE, 500 000 contrats de génération signés conduiraient à la création effective  de seulement « 48 000 à 99 000 emplois dans le secteur marchand », pour un coût « compris entre 0,06 et 0,22 point de PIB ».
Rappelons que, dans le programme initial de François Hollande, les exonérations de charges prévues par le contrat de génération doit se traduire par une aide publique mensuelle de 2 000 euros par mois pendant cinq ans, pendant toute la durée de validité du contrat, soit cinq ans.

Ce contrat doit être signé avec deux salariés, un jeune de moins de 30 ans et un senior de plus de 55 ans.

Contrats d’avenir : quel impact ?

L’OFCE se montre plus optimiste sur la capacité des contrats d’avenir à faire baisser le chômage, mais là aussi avec un impact plus limité que prévu : 150 000 de ces emplois publics aboutiraient à la création nette de seulement 107 300poste, la différence s’expliquant par un « effet d’aubaine », surtout dans le secteur marchand (c’est-à-dire des emplois qui auraient été créées même sans les aides de l’Etat). Le coût annuel s’élèverait à 3,45 milliards d’euros, estime l’OFCE.

Les économistes jugent, en revanche, bénéfique pour l’emploi, la refiscalisation des heures supplémentaires, qui devrait permettre la création ou le maintien de 17 900 emplois créés ou sauvegardés), avec, à la clé, un gain  de 5,2 milliards d’euros pour les caisses de l’Etat  en 2014.

« Dans un contexte fortement dégradé et très incertain », la « stratégie de crise » du gouvernement est d’abord budgétaire, avec l’objectif de réduire le déficit public à 3% du PIB à fin 2013, estiment les économistes.

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