Hausse du SMIC : les conséquences pour les entreprises

Le SMIC pourrait augmenter de 2% en juillet. C’est le chiffre avancé ce matin par le journal économique Les Echos. Pour l’instant, le gouvernement ne confirme ni n’infirme cette information. Mais il est probable que le coup de pouce attendu sur le salaire minimum début juillet soit de cet ordre. Il permettrait de ne pas peser trop lourdement sur la compétitivité des petites entreprises.

Juillet et janvier sont deux mois que connaissent bien les chefs d’entreprise puisque ce sont à ces deux époques de l’année que le niveau du SMIC est ajusté en fonction de l’inflation.

Cette hausse légale s’accompagne ou non d’un « coup de pouce » : c’est au choix du gouvernement en place.

Un coup de pouce « léger »

Cette année la question du SMIC a pris un relief particulier avec l’enjeu de l’élection présidentielle, François Hollande souhaitant se démarquer de son prédécesseur Nicolas Sarkozy qui n’a pas accordé de coup de pouce pendant plusieurs années.

Le candidat socialiste avait promis d’ajouter un bonus à la hausse mécanique du salaire minimum : selon Les Echos, sa revalorisation devrait se situer aux alentours de 2% en juillet. Une information que n’a pas confirmée le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, sans pour autant la démentir.

En fait, le quotidien annonce que l’ampleur de la hausse du SMIC sur laquelle le gouvernement planche actuellement se situerait « entre 1,5% et 2,5% ». Mais le journal précise qu’au final, « la poire serait coupée en deux: c’est une hausse de 2% qui devrait être annoncée aux partenaires sociaux lors de la réunion de la Commission nationale de la négociation collective ».

Si tel est le cas, le coup de pouce attendu serait léger. Une modération totalement assumée par le gouvernement qui souhaite trouver un équilibre entre symbolique politique et pragmatisme économique : autrement dit, stimuler les bas salaires sans nuire à la compétitivité des entreprises.

Que s’était-il passé en 1981 ?

Rien à voir, en effet, avec l’euphorie du début de septennat de François Mitterrand en 1981 : à l’époque, l’exécutif socialo-communiste avait parié gros sur une relance de type keynesienne en boostant les salaires et les prestations sociales : le SMIC avait alors été augmenté de …10 % , au grand dam des entreprises qui n’avaient pas supporté le choc de la récession l’année suivante !

On sait aussi qu’une politique de relance du pouvoir d’achat peut présenter des risques : au début des années 1980, c’est l’effet inverse à celui recherché qui s’était produit. Les français avaient bien consommé plus, mais peu sur le marché intérieur, ce qui avait généré une hausse des importations et induit un déséquilibre de la balance commerciale…

On n’en est pas là aujourd’hui. Rappelons que le salaire minimum s’établit actuellement à 1 398, 37 euros. Depuis plusieurs mois, les syndicats FO et CGT demandent qu’il soit porté à 1 700 euros bruts.

Le salaire mensuel de base (SMB), a augmenté de 0,9% au premier trimestre 2012, suivant le même rythme que l’inflation, a annoncé, le 15 mai dernier, le ministère du travail.

Durant sa campagne électorale, François Hollande avait proposé d’indexer le SMIC à la fois sur l’évolution des prix mais aussi sur une part de croissance. Rapplons qu’en France, un salarié sur dix est un « smicard ».

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