La religion de plus en plus « visible » dans l’entreprise

23% des managers déclarent avoir à traiter des questions liées à la religion en entreprise. Des échanges qui ne débouchent pas forcément sur des conflits.

La religion est-elle une source de malentendus dans l’entreprise ? Dans les cas extrêmes, oui. Mais ces conflits restent minoritaires. Pour autant, le phénomène religieux semble prendre une nouvelle dimension dans les milieux professionnels. D’après une étude de l’Observatoire du fait Religieux en Entreprise (Ofre), 23% des managers interrogés disent avoir à traiter régulièrement ce type de questions. C’est presque deux fois plus qu’en 2014 (12%). Preuve que la religion n’est plus un phénomène insignifiant au travail, et qu’il se manifeste désormais de diverses manières.

Ne pas travailler avec une femme

Selon l’offre, «les salariés hésitent moins à formuler à leur hiérarchie des demandes en lien avec leurs croyances ou leurs pratiques religieuses».
L’Observatoire évalue à 19% les cas où les salariés pratiquants sollicitent une journée de congés pour « fête religieuse » (19%, après 16%  en 2014). Autres faits relevés : le port ostentatoire d’un signe confessionnel, croix, kippa, voile ou turban (17%, contre 10% en 2014) et les stigmatisations à l’égard d’une personne en raison de ses croyances (en baisse d’un point à 12%).

6% des sondés disent avoir été confrontés à des situations conflictuelles, voire bloquantes, dès lors que ces questions ont été abordées. Souvent, le chef d’entreprise se sent démunis en raison du « risque d’accusation de racisme ou de discrimination » dont il craint de faire l’objet. Il redoute également que sa légitimité à contraindre, voire interdire certaines pratiques religieuse dans le cadre professionnel, ne soit remise en cause par les salariés qui s’estiment bridés dans leurs rites.
L’ofre évoque notamment ces litiges «correspondant à une perturbation et/ou une remise en cause de l’organisation du travail, ou à une transgression de règles légales» qui consiste, poiur certains patratiquant, à refuser de travailler avec une femme (4% des cas).

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