Le rapport Gallois, qui préconise un abaissement massif des charges patronales, financé par une hausse de la TVA et de la CSG, risque de gêner aux entournures les projets du gouvernement en matière de compétitivité.
Nommé Commissaire général aux investissements au début du mandat présidentiel de François Hollande, Louis Gallois a été chargé par le gouvernement de rédiger un rapport sur les moyens de relancer la compétitivité des entreprises françaises. Le contenu de ses travaux, qui sera officiellement remis le 5 novembre prochain, commence à filtrer.
Baisser les charges mais augmenter les impôts
Selon Le Figaro, l’ancien président de la SNCF et d’EADS prônerait un copieux programme d’allégement de charges patronales et salariales, de 30 milliards d’euros au moins sur trois ans, financé par un peu de TVA et un peu de CSG.
Cette idée avait trotté dans certaines des têtes du gouvernement le mois dernier, jusqu’à ce que le premier ministre Jean-Marc Ayrault réaffirme, voici quelques jours, la ligne défendue par François Hollande pendant sa campagne selon laquelle la compétitivité (terme qu’il avait d’ailleurs astucieusement esquivé) devait davantage reposer sur un encouragement à l’innovation que sur une baisse substantielle du coût du travail.
Il faut dire que les socialistes avaient, du temps qu’ils étaient encore dans l’opposition parlementaire, tiré à boulet rouge sur le projet de TVA sociale mis en route par Nicolas Sarkozy, qui devait compenser une baisse de 13 milliards des cotisations patronales en 2012 et 2013.
Le coût du travail, un faux problème ?
Si le coût du travail était un point clé de l’argumentaire de Nicolas Sarkozy en matière de compétitivité, François Hollande réduisait la question à « un faux problème », lui préférant une politique ambitieuse apte à relancer l’innovation et la recherche dans les entreprises.
« Si vous pensez que la compétitivité, c’est l’allègement des charges, vous ne connaissez pas le dossier » a lancé, aux journalistes et dirigeants d’entreprise, le chef du gouvernement en début de semaine dernière à l’occasion d’une visite d’un Institut de recherche technologique, près de Nantes.