Licenciés pour avoir critiqué leur patron sur Facebook

Trois salariés d’une entreprise de Boulogne-Billancourt (Hauts de Seine) avaient été licenciés fin 2008 après avoir critiqué leur hiérarchie dans le cadre d’une conversation privée sur le réseau social Facebook. Saisi par eux, le conseil des prud’hommes n’a pas encore tranché.

En décembre 2008, trois employés d’une société d’ingénierie basée à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) avaient été licenciés pour « dénigrement de l’entreprise », suite à un échange privé qu’ils avaient eu sur le réseau social Facebook dans lequel ils avaient ironisé sur leur hiérarchie, l’assimilant notamment à un « club de néfastes ».
Rien d’illégal jusqu’ici, attendu que les trois salariés ont usé de leur droit d’expression, comme la loi les y autorise (article L. 2281-1 du Code du travail). En l’occurence, ce qui rend cette affaire si complexe c’est qu’ils estiment avoir exercé ce droit « en dehors de l’entreprise », donc dans un cadre privé.
Sauf que le contenu de cette discussion, tenue depuis leur domicile, a été intégralement reproduit puis transmis à la direction de l’entreprise par un de leur « ami Facebook » qui, de fait, avait accès à leur page personnelle.
S’estimant dénigré, l’employeur a alors déclenché à leur encontre une procédure de licenciement pour « incitation à la rébellion ».
« La direction pourrait se servir de la correspondance privée d’un salarié pour le licencier, si le contenu du message a été révélé par l’un des destinataires qui s’en est plaint à l’employeur et qu’il y a trouble manifeste pour l’entreprise » expliquait en 2009 Christophe Noël, avocat et spécialiste en droit du travail, dans un entretien accordé à La Tribune.
Les trois salariés ont été licenciés en décembre 2008, mais deux d’entre eux ont saisi le tribunal des prud’hommes, considérant que leur licenciement procédait d’une « atteinte à la vie privée ».
Le tribunal de Boulogne Billancourt, qui devait se prononcer ce jeudi 20 mai, a reporté son délibéré à une audience ultérieure.

Cette affaire a été revélée jeudi par le média France Info.

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