Paiement par carte : La fraude explose sur internet

Le e-commerce n’a beau représenter que 8% des transactions, c’est ce secteur, caractérisé par un mode exclusif de paiement à distance, qui concentre 60% des fraudes à la carte bancaire. Celles-ci ont progressé de 44 millions d’euros en 2011, un chiffre en progression de 12% sur un an, indique l’Observatoire de la sécurité des cartes de paiement.

Voilà un bilan qui confortera les éternels récalcitrants du règlement par internet: l’Observatoire de la sécurité des cartes de paiement vient de publier son rapport annuel dans lequel il relève une progression de 44 millions d’euros du montant de la fraude sur les CB, soit 12% sur un an. Au total, la note s’élève à 413 millions d’euros.

Quels dispositifs de sécurité ?

C’est bien évidemment le paiement en ligne effectué sur sites de e-commerce qui cristallise les craintes : celles -ci sont d’ailleurs avérées. Le secteur concentre à lui seul 61% de la fraude constatée, alors qu’il ne représente encore que 8% des transactions commerciales réalisés sur le marché français.

Pour enrayer la tendance, la Banque de France recommande la mise en place de solutions d’authentification renforcée, comme le fameux « 3D Secure » déjà expérimenté par plusieurs grandes entreprises comme air France, Orange ou SNCF . Ce système consisterait pour le propriétaire de la carte à « valider » la transaction au moyen d’un code unique transmis par SMS sur son téléphone mobile.

«  Il est à noter que cette évolution a été très bénéfique pour ces acteurs qui n’ont globalement pas eu d’impact sur leur chiffre d’affaires mais ont pu bénéficier d’une baisse très significative de leur taux de fraude »  remarque Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France et directeur de l’Observatoire. de la sécurité des cartes de paiement.

Pour limiter le risque de fraude, Que Choisir avait récemment suggéré l’envoi systématique par les banques d’une confirmation de paiement à leur client, par SMS ou e-mail.

On connaît les techniques de fraudes les plus courantes ont beau porter des noms barbares  mais elles restent difficiles à identifier. Citons le « phishing », un procédé aujourd’hui très rodé mais aussi de plus en plus surveillé et anticipé : il consiste à envoyer au consommateur un e-mail doté d’une fausse adresse d’expéditeur (banque, caisses sociales, opérateur mobile…) afin de l’inciter à dévoiler ses informations personnelles, comme son numéro de carte bancaire.

Plus malin encore, les terribles « spywares », ces mouchards ou logiciels espions qui s’installent directement dans le système de l’ordinateur et y captent les données personnelles de l’utilisateur, celles qu’il tape par exemple à l’aide son clavier !

Dans son rapport, l’Observatoire relève aussi que la fraude sur les paiements de proximité a enregistré une hausse en 2011 (+ 32 ,8  % à 48.1 millions d’euros pour les transactions nationales). Cette augmentation, qui intervient après plusieurs années de baisse, est due principalement à la recrudescence des vols de carte avec code confidentiel. L’Observatoire recommande donc aux porteurs de cartes de rester prudents, en particulier lors de retrait automatique ou de paiements chez un commerçant.

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