Selon un baromètre Ifop, le tiers des chômeurs affirment avoir été victimes de discriminations de la part d’employeurs qui auraient refusé de les embaucher ou de les recevoir pour des raisons sans rapport avec leurs compétences professionnelles.
Le chiffre fait peur, même s’il ne se fonde pas sur une réalité parfaitement établie et prouvée, mais sur un ressenti des chômeurs : 34 % d’entre eux estiment, dans un sondage Ifop destiné au Défenseur des droits et à l’Organisation internationale du travail (OIT), avoir déjà été victime d’une discrimination à l’embauche.
Ce sentiment frappe, sans surprise, les candidats originaires de pays non européens. 32% de ces étrangers disent avoir été victimes de discriminations sur le marché de travail, une injustice qu’ils attribuent à leur couleur de peau, ou la consonance de leurs noms et prénoms. Parmi ceux qui n’ont pas subi cette déconvenue, 14% sont persuadés qu’ils auront y faire face au moins une fois ( 7% des autres demandeurs d’emploi pensent la même chose, soit deux fois moins, preuve que cette crainte concerne surtout les personnes d’origine étrangère).
74% de ce public prétendent avoir subi une inégalité de traitement lors d’un entretien d’embauche, 54% à travers leur curriculum vitae, et 42% au moment de demander une formation. Au-delà de leur origine, ils ont le sentiment que leurs convictions religieuses pèsent également défavorablement dans la balance des employeurs (32% contre 6% pour les autres sondés), devant leur lieu de résidence (21% contre 16%).
Si l’on prend en compte l’échantillon global des personnes interrogées par l’Ifop, l’âge est cité comme le premier facteur discriminant (20%), surtout au-delà de 55 ans (88%). Suivent la maternité (85%), le style (81%) et l’obésité (75%).