Selon une étude du ministère du Travail, les comportements hostiles en entreprise sont liés au sexe, pour un peu plus d’une femme sur cinq.
Sans grande surprise, les femmes sont davantage victimes que les hommes de remarques sexistes en entreprises. Mais c’est la proportion qui impressionne : 8% des femmes interrogées dans la cadre de cette enquête portant sur les conditions de travail en 2013 affirment avoir eu à subir ce type de comportement au cours des douze derniers mois, contre 1% d’hommes.
La subtilité de l’étude, c’est qu’elle décèle des situations plus ou moins à risque en fonction de la qualité des conditions de travail : ainsi une femme confrontée au moins cinq types de nuisance (bruit, températures, humidité ou encore hygiène) est deux fois plus exposée qu’une autre aux gestes ou paroles déplacées (17% contre 9% lorsque le milieu est plus sain).
Accroître la mixité des emplois ?
Ces vexations varient également en fonction de l’emploi exercée et s’aggravent lorsque des femmes occupent par exemple un poste où les hommes prédominent habituellement : dans l’industrie par exemple, « les femmes salariées sont les plus concernées par cette dimension sexiste des comportements hostiles ». Dans des secteurs d’activité réputés masculins, 15% des femmes en sont victimes, contre 1% des hommes. A l’inverse, dans les activités plutôt féminines, l’écart se resserre (6% contre 3%), mais là aussi, les femmes restent plus agressées que les hommes.
L’enquête conforme ce que beaucoup de salariés savaient déjà, à savoir qu’« occuper un emploi ne correspondant pas aux stéréotypes sexués de la division du travail peut exposer les personnes concernées, hommes ou surtout femmes, à des moqueries ou à des discriminations à caractère sexiste ». La solution préconisée par la dares pour enrayer le phénomène, serait d’ «accroître la mixité ».